Pourquoi la pratique philosophique est-elle un travail ?

Je n’aurais même pas imaginé poser cette question si je n’avais été confronté à plusieurs reprises à des personnes, au profil plutôt intellectuel, qui prétendent ne pas être intéressé(e)s par cette pratique au motif qu’ils ne voient pas pourquoi ils paieraient pour penser. Après tout ils le font déjà tous les jours et ils ont des lectures profondes et riches grâce auxquelles ils se confrontent à la pensée d’un auteur. Par ailleurs ces personnes ont des amis avec lesquels elles discutent, s’entretiennent, se confrontent, argumentent, questionnent etc…qui « nourrissent » leur réflexion. Au passage on reconnaîtra la métaphore alimentaire qui compare la pensée à l’estomac.

Par conséquent oui elles pensent et ne voit pas bien ce que pourrait leur apporter cette pratique prétendument philosophique, on n’y voit pas la valeur ou en tous cas pas plus de valeur que ce qu’elles font déjà par elles-même.

En général je propose à ces personnes une consultation et là elles voient tout de suite le gouffre qui existait entre leur perception initiale et ce qu’elles en pensent après une séance unique. Mais imaginons que je n’ai pas cette possibilité de les confronter directement avec la pratique elle-même.

Que pourrais-je dire qui montre la valeur de cette pratique par rapport aux activités intellectuelles dont je parlais plus haut ? J’ai déjà parlé de la différence entre le dialogue réflexif et la discussion (cf pourquoi penser n’est pas discuter).

“Je” est le plus mauvais juge de soi-même, par conséquent cette présence est une altérité fondamentale

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